Tu es dépendant affectif et tu te demandes pourquoi tu l’es devenu et comment guérir de ce qui ne saigne pas.
Tu es aux petits soins, tu devances les besoins de ton partenaire et lorsque ta moitié semble insatisfaite, tu souffres et tu te sens entièrement responsable. Son amour est ta nourriture, ta denrée quotidienne, mais périssable. Tu ressembles presque à ces nouveau-nés qui demandent le sein de leur mère et qui pleurent quand ils ne peuvent plus accéder à la tété.
C’est parfois parce qu’on ne s’aime pas, qu’on aime tant l’individu qui partage notre vie. En fait, on se détourne de soi, de ses besoins, par l’amour inconditionnel porté à son conjoint. On lui donne tout ce qu’on a, en s’oubliant au passage. On a besoin d’être aimé, reconnu, on craint tant la solitude et le vide, qu’on offre sans compter.
Tu crois qu’en obtenant l’approbation de ta moitié, ce sera la certitude qu’il ou elle t’aime et restera près de toi.
C’est ta conviction.
Tu as besoin d’un signe, d’une validation extérieure pour comprendre et prendre conscience de ton utilité. Ainsi, tous les jours, sans discontinuer, tu lui prépares ses repas, tu l’idolâtres, tu obéis à ses fantasmes même s’ils ne sont pas les tiens et dès que son attention se relâche, tu sens la faillite de votre union au point d’en faire davantage, car tu veux être digne d’amour et d’intérêt pour lui ou pour elle.
Une suite d’épreuves
Ton passé affectif est une suite ininterrompue d’échecs et de désillusions. Ta vie sentimentale va d’épreuves en épreuves. Tu as toujours vécu dans la crainte d’un relâchement, d’une rupture dans tes rapports amoureux, si bien que tu fais tout pour l’autre, au point de l’étouffer.
Tu es l’amant(e), l’époux-se, le ou la confident(e) empli(e) de bonheur et l’instant d’après, sans que tu saches comment et pourquoi s’opère la transformation, tu deviens névrosé(e), craintif-ve, l’esclave. Tu traînes dans ton sillage des freins psychologiques qui te font te sentir bien uniquement quand ton conjoint t’assène des “Je t’aime” à répétition.
Un besoin d’être rassuré(e)
Si ton partenaire ne t’appelle pas dans la journée, s’il traîne dans ses réponses par SMS, s’il ne sourit pas quand tu lui prépares un souper, s’il ne jouit pas avec l’intensité que tu voudrais, tu t’affoles, tu t’angoisses. Tu as l’impression ou bien qu’il te délaisse ou bien qu’il est tombé en folie d’un(e) autre. Ton conjoint te répète pourtant sans cesse qu’il n’y a que toi qui compte à ses yeux, mais tu en doutes, forcément. Résultat : votre relation se désagrège lentement, mais sûrement.
Tu en baves, comme il en souffre.
Tant que je lui serai utile, il (ou elle) m’aimera
On t’a appris ou tu as sans doute cru que pour qu’un partenaire reste fidèle, pour qu’il reste enchaîné, tu devais à tous prix :
- satisfaire ses besoins
- éviter de lui déplaire
- éviter de le (ou la) contredire
- anticiper ses désirs
- éviter de dire non
Alors, tu es devenu(e) l’ombre de toi-même. Quand il te parle, tu acquiesces, tu abondes dans son sens en mettant en sommeil tes propres opinions de peur de le froisser, de crainte qu’il ne te quitte. Tu préfères taire tes pensées au profit des siennes, car ton expérience t’a démontré que porter ses opinions peut entraîner la perte de celui ou celle qu’on aime.
Donner ce qu’on désire recevoir
Pourtant, je te l’affirme, ton comportement et tout ce que tu offres sont exactement ce que tu souhaiterai obtenir pour toi-même. Ta démarche inconsciente en tant que dépendant affectif est donc celle d’une reconnaissance de ta valeur. Tu offres de ton temps, de ton énergie, de ton amour pour obtenir en retour, non pas une simple gratitude, mais une consécration.
Tu as besoin de l’autre pour qu’il t’aime autant que tu t’aimes en silence et quand ton conjoint ne répond pas exactement dans l’échelle de valeur attendue, le miroir se déforme et ta propre image, se défigure, se détériore.
Avidité d’amour
Mais en vérité, tu t’aimes ou tu t’en approches dès lors que ton partenaire démontre ses sentiments. Tu as un tel désir d’amour de l’autre et de toi-même qu’en devançant les désirs de ton ami(e), paradoxalement, tu t’en éloignes. Ton désir de plaire n’est plus à l’écoute de l’autre, mais à l’écoute de ton propre mal être et ce phénomène, contre productif, amènera son cortège d’incompréhension et de malaises.
Tu as une avidité d’amour car tu as un besoin excessif d’être aimé. Tu dois donc combattre cette avidité d’amour, la combattre pour ton bien-être et pour qu’elle ne soit plus portée sur l’autre au détriment de ses désirs.
Prenez soin de vous et des autres.