1.3. La posture d’égalité dans la relation
Le regard que nous portons sur nous et sur l’autre dépend de notre histoire personnelle, de la façon dont nous nous sommes forgé des opinions.
En fonction de notre éducation et de notre vécu, nous avons construit des croyances qui déterminent des comportements face à différents interlocuteurs, et qui dépendent du regard que nous portons sur notre propre valeur et de la perception que nous avons de l’autre, à un moment donné.
Objectif
• Mieux comprendre ses relations avec les autres.
• Favoriser des relations d’égal à égal.
• Construire la confiance.
• Développer une relation constructive, dans une coopération gagnante.
Contexte
Les premières expériences de la petite enfance (avant l’âge de 7 ans) jouent un rôle décisif dans l’établissement de la position de vie. L’enfant choisit sa position de vie en fonction du sens qu’il donne à son expérience et des conclusions qu’il en tire sur sa propre valeur et sur celle des autres. Les positions de vie influencent ensuite la manière dont un individu pense, agit et entre en relation avec les autres, le type d’échange qu’il établit avec son environnement, l’utilisation qu’il fait de ses émotions. À partir de cet outil, nous pouvons nous interroger sur notre vécu interne et la position de vie préférentielle dans la relation, et sur celle de l’autre, afin de mieux gérer des situations déstabilisantes ou de conflits.
Étapes
1. Pensez à des situations professionnelles dans lesquelles vous vous êtes senti en difficulté, mal à l’aise, perdant, frustré, « victime » ou en colère contre l’autre…
2. Repérez votre position de vie (que vous êtes-vous dit intérieurement à ce moment-là sur vous-même et sur l’autre personne ?).
3. Repérez la position de vie de l’autre, en tenant compte du verbal et du non-verbal.
4. Posez-vous la question de savoir comment vous auriez pu mettre en jeu la position de vie gagnante et coopérative : Je suis OK +/Tu es OK +.
5. Identifiez vos points forts (cf. outil 12) pour mieux vous affirmer et rechercher une relation équilibrée.
Méthodologie et conseils
Dans ces quatre scénarios, nous pouvons distinguer quatre façons de voir les relations entre soi-même et autrui : chacun des deux
pôles de la relation peut être perçu positivement (OK +) ou négativement (OK –).
Les particularités des quatre positions de vie
Je suis OK +/Tu es OK – = domination/compétition négative
C’est la position qui peut aller du mépris à l’arrogance ou la colère, en passant par une haute opinion de soi et une dévalorisation de l’autre, en ne faisant pas confiance. La personne dans cette position cherche l’originalité, la perfection et/ou la revanche. Elle peut paraître d’une susceptibilité excessive à la critique, agressive et dans le « combat ». Elle paraît forte et dynamique, mais avec un manque de sensibilité. Cette position de supériorité peut conduire à adopter un rôle de persécuteur ou de sauveteur dans les jeux psychologiques (cf. outil 27).
Je suis OK –/Tu es OK + = soumission/admiration/compétition négative
C’est une position de dévalorisation de soi-même et de surestimation de l’autre. Pour être aimé, il ne faut pas s’opposer à l’autre. Le sentiment associé est la tristesse. Cette position d’infériorité conduit à adopter un rôle de victime (rebelle ou soumise) dans les jeux psychologiques. C’est une solution d’effacement et de complaisance : la personne cherche avant tout à être aimée par les autres et, pour cela, elle se soumet et dépend d’eux. Elle se sent coupable, inférieure, méprisable, stupide, rejetée. Elle a un grand manque d’estime de soi.
Je suis OK –/Tu es OK – = résignation/indifférence/sabotage
C’est une position de passivité qui peut amener à des issues dramatiques. Le sentiment associé est la peur. L’attitude fondamentale est : « À quoi bon ? » Cette personne se met en position de spectateur de soi-même et de la vie afin que rien ne l’approche ou ne la touche, contemplant l’incapacité des autres et de soi-même. Souvent en retrait et désintéressée, elle préfère ne rien demander plutôt que d’essuyer un refus. Elle fait preuve d’une aversion au changement. Elle ne s’engage jamais, est improductive, destructrice et autodestructrice.
Je suis OK +/Tu es OK + = coopération et collaboration constructive
C’est la position la plus saine, d’égal à égal avec l’autre. C’est une position de coopération. Le sentiment associé à cette position est la joie. Dans cette position de vie, chacun prend conscience de ses propres responsabilités, agit de façon réaliste et constructive. Chacun a confiance en ses propres capacités et vit des sentiments d’amitié, d’unité, de force, d’accord avec elle-même et avec la vie. Même si les personnes ne sont pas d’accord sur un point, rien n’est dévalorisé, mais au contraire, les oppositions sont considérées de part et d’autre comme des occasions de progresser. Les émotions se manifestent sans inhibition. Les personnes tendent à la réalisation et l’actualisation de
leur potentiel, en toute honnêteté avec elles-mêmes.
Comment développer une attitude de coopération ?
– Être disposé à s’ouvrir, réagir avec sincérité, de façon directe et précise.
– Reconnaître sa propre valeur et reconnaître l’existence de l’autre et de sa valeur.
– Reconnaître et assumer ses responsabilités.
– Avoir une attitude détendue, favorable, qui donne l’impression de maîtrise de soi, de prestige et d’autorité.
– Éviter les pauses longues, veiller à la cohérence entre messages verbaux et non verbaux.
– Communiquer un engagement authentique, en intégrant l’autre, en s’adressant personnellement à lui.
– Varier le débit et le rythme de sa voix en fonction de l’intérêt.
– Gérer ses gestes et ses expressions faciales.
– S’adapter à l’autre, éviter d’être centré sur soi, regarder, sourire, révéler ses sentiments.
– Avoir une écoute active, être vigilant, réagir.
– Demander plus d’informations, en posant des questions ouvertes pour approfondir la compréhension et ouvrir le dialogue (questions qui commencent par : qui ? Que ? Quoi ? Comment ? Qu’est-ce que ? Pourquoi ?).
– Comprendre les motivations de l’autre.
– Exprimer sa compréhension des sentiments de son interlocuteur.
– Garder un esprit ouvert et éviter le jugement précipité.
– Reformuler immédiatement et de façon appropriée les propos de votre interlocuteur.
– Développer son adaptation à la personne, au contexte.