Tu as remarqué que son regard avait évolué, qu’il ne te matait plus comme avant. Tu es pourtant resté la même, mais il te fait le reproche de n’être plus comme ci ou comme ça, d’avoir pris du poids, de te relâcher dans tes tenues vestimentaires, de moins te maquiller, d’être moins radieuse.
Il est moins attentif et vous faites moins l’amour.
Cependant, tu sais que c’est le regard qu’il portait sur toi qui s’est, lui seul, détérioré. Ses yeux ont peut-être vu au départ un fruit frais qui s’est désagrégé avec le temps et c’est bien logique, mais ce n’est pas de te voir vieillir, de te voir tout le temps qui a dénaturé sa vision, ce n’est pas seulement ça.
Ce qui a peut-être changé, sans qu’il en témoigne ouvertement, c’est son regard envieux des autres femmes. Tu n’en sais rien, mais tu soupçonnes qu’il va jeter son dévolu sur une autre femme.
Tu as peut-être tort, car ce n’est pas aussi simple.
Baisse de l’attirance
Tu as beau t’observer dans le miroir, peu de chose ont changé. Tu peux même affirmer que ta beauté s’est transformée, embellie. Au lieu de disparaître, elle s’est gravée, formant les rides et les expressions de ton visage qui forme ta particularité.
Tu te sens et tu es belle.
Pourtant l’homme qui partage ta vie ne semble pas te regarder du même œil.
Son attirance s’est s’atténuée si bien que vous vous endormez de plus en plus souvent sans même vous effleurer.
Ton conjoint ne remarque plus (ou fait mine de ne pas remarquer) les changements : nouvelle coiffure, nouvelle garde-robe, nouveaux dessous affriolants, etc. C’est comme si l’habitude de vivre à tes côtés l’avait chloroformé.
Il ne me regarde plus. Quand il rentre après le travail, c’est à peine s’il vient m’embrasser et quand il daigne le faire, c’est maintenant du bout des lèvres. Je ne me suis pas rendu compte tout de suite du changement d’attitude qui s’opérait, car je mettais ça sur le coup du travail, du stress ou de la fatigue. La dernière fois, je suis allé chez le coiffeur. Quand il a franchi la porte de la maison, je me suis positionnée devant lui en souriant et en me passant les mains dans les cheveux pour voir sa réaction, mais il ne m’a rien dit. Pas une remarque. J’étais dépitée.
Témoignage de P.
Il n’a plus envie de moi, mais est-ce qu’il m’aime encore ?
Les problèmes de désirs et les signes de pertes d’attirance n’ont pas forcément de corrélation avec les sentiments portés à l’autre.
Il peut s’agir, en effet :
- d’un problème relationnel ponctuel ou plus ancré dans le couple
- d’une sexualité insatisfaisante installant une perte momentanée ou durable de la libido chez l’un des conjoints
- d’un manque de disponibilité lié à des troubles de l’humeur (stress, à l’anxiété…) mais aussi à des troubles physiques (liés à la fatigue, la drogue, l’alcool…)
- d’une relation extra-conjugale
Avant nous faisions l’amour tous les jours et le weekend, il nous arrivait fréquemment de ne pas sortir entre amis pour rester toute la journée au lit. On n’arrêtait pas, c’était dingue ! Aujourd’hui, 3 ans après, c’est à peine si nous le faisons une fois toutes les deux semaines, et encore. Étrangement, le fait de savoir qu’on va le faire dans quinze jours si tout va bien, principalement le vendredi ou le samedi soir, ça m’excite de moins en moins, j’ai peur de m’ennuyer. Moins nous le faisons, plus nous le pratiquons selon un rythme ponctuel et moins je ressens d’excitation au point que je souffre de plus en plus de problème d’érection. J’ai désormais peur avant qu’on fasse le grand saut, j’ai peur de ne pas y arriver, de ne pas bander et donc, de ne pas la faire jouir. Parfois, j’ai honte de l’avouer, mais je me force sans avoir envie d’elle, juste pour la contenter et passer à autre chose jusqu’à la semaine suivante.
Témoignage de Y.
Les problèmes de désir, de libido, voire d’érection chez l’homme peuvent être provoqués par des anticipations négatives comme en témoigne Y. L’expression “J’ai peur de ne pas y arriver” ou “je vais m’ennuyer” sont des pensées auto-punitives qui vont altérer les capacités de l’homme à satisfaire ses besoins et ceux, parallèles, de sa (ou son) partenaire.
Ces pensées indésirables rendent le conjoint lui-même indésirable. Inconsciemment, le partenaire devient presque la source d’un problème. Je rencontre fréquemment des couples qui s’entredéchirent, l’un rejetant vers l’autre son incapacité à provoquer l’envie, à faire exploser le désir dans un quotidien assommant.
Ces accusations sont de véritables toiles d’araignées desquelles il sera difficile de se défaire. Le rejet de la responsabilité sur l’un ou sur l’autre est une erreur fatale.
Quelle(s) solution(s) ?
D’abord, se rassurer, car beaucoup de couples vivent des situations semblables et s’en sortent.
Il n’y a pas de fatalité.
Éviter à tout prix les reproches. Si votre conjoint ne vous touche plus, s’il évite les rapprochements, parlez-en ouvertement ensemble, mais sans furie, mais sans le blâmer ou le condamner. Son problème peut avoir des origines psychologiques ou organiques.
Si le dialogue est impossible, si votre partenaire reste sourd et muet, rassurez-le en lui affirmant que ce problème sera réglé ensemble, communément. Vous formez un couple qui doit durer et se relever.
Ensuite, il convient de réduire votre anxiété et celle de votre partenaire. La relaxation, des activités communes en dehors de votre foyer permettront forcément d’alléger l’atmosphère entre vous. Le sexe n’est pas la seule source d’énergie et de plaisir à être ensemble.
L’aide d’un coach, d’un thérapeute pourrait être une voie également à adopter si vous ne trouvez pas de solution.