L’as-tu déjà vécu, l’observes-tu chez les autres avec une jalousie silencieuse ou au contraire, tu n’y crois pas, car tout ce que tu as traversé n’y ressemblait pas ?
Il paraît qu’on ne vit qu’un seul grand amour dans sa vie.
Est-ce qu’on le reconnaît quand il est fini ou en a-t-on conscience aux balbutiements ?
Eternel, il paraît
Je connais des hommes et des femmes qui traversent des amours incroyables, tellement inouïs qu’ils ne font qu’un. De prime abord, on pourrait croire que c’est un amour tranquille, mais c’est tout le contraire, croyez-moi.
Ils s’aiment, se bouffent, parfois se déchirent, renouent les liens et recommencent le lendemain, mais sans faire naufrage, comme si une force les maintenait toujours à flot.
Tandis que les autres avec leurs amours sans grandeur, au moindre pépin, se séparent et ce, en un clignement d’yeux, en une formalité. De nos jours, l’être aimé est jetable, interchangeable. Au bout du compte, beaucoup vivront plusieurs vies dans plusieurs bras, entre plusieurs battements de coeurs sans vraiment toucher, même du bout des doigts, ce miracle d’un amour grandiose.
Exister
Une femme, un jour, m’a avoué, qu’elle ne cessait de chercher cet amour vrai dans les bras des hommes qu’elle fréquentait. Elle n’avait aucune idée à quoi il pouvait bien ressembler, c’est pour ça que toutes ses relations foiraient, sa quête ne cessant jamais. Dès la moindre anicroche, elle stoppait la relation et repartait dans son pistage de l’amour fou. Ça pouvait durer longtemps. Elle en avait conscience, mais elle refusait les histoires banales et tièdes.
La seule chose qu’elle voulait, dont elle était certaine et qui la guidait, c’était de se sentir exister dans les yeux de l’autre.
C’était ça l’histoire d’amour qu’elle se racontait et dont elle fantasmait : une relation inspirante, capable de lui offrir un second souffle de vie.
Un autre si mystérieux
Trouver l’être mystérieux qui nous inspirera, dont les failles de l’enfance ou liées à son histoire nous rappèleront les nôtres, aussi. Se sentir immédiatement en connexion, presque en fusion avec cet homme, cette femme sans savoir les raisons profondes, sans deviner pourquoi nous avons cette voix dans la tête qui nous affirme que c’est lui, que c’est elle, que c’est pour toujours ou pour longtemps.
Et en même temps, souffrir à l’idée que ça peut se terminer demain, aussi vite que ça a commencé.
Le signe d’un grand amour, c’est l’insécurité liée à sa profondeur, c’est l’évidence qu’un tel cadeau va s’auto-détruire.
Blesser et guérir
Le grand amour, c’est un amour qui guérit et qui blesse, qui fait les deux conjointement. On souffre sans l’autre et dès qu’il revient, on finit d’en baver.
C’est un peu comme si on était locataire d’un amour qu’on pouvait nous retirer à tout moment, sans préavis.
Elle peut me prendre tout ce que j’ai, du jour au lendemain, je la laisserai faire, sans me débattre, car je sais, au fond de moi, que tout ce que j’ai, je l’ai obtenu par sa présence. Je ne dis pas que je ne vis que grâce à elle, mais, d’une certaine façon, c’est bizarre, mais je respire une partie de ce qu’elle m’offre en air pur.
Témoignage de A.
Le grand amour se résume, pour certains, à l’idée de tout donner, parce qu’on ne sait jamais de quoi demain sera fait, parce que les autres amours n’étaient que des ébauches, les premiers jets débutants d’une peinture.